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Actualités : Fetangol Cockroaches

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Actualités : Fetangol Cockroaches Empty Actualités : Fetangol Cockroaches

Message par Boggo le gobbo Lun 9 Sep 2019 - 10:50

Salut à tous !

Ce sujet est ouvert pour publier les actualités de ma nouvelle franchise gobeline : les Fetangol Cockroaches (les Cafards).

J'essaierai d'y publier régulièrement des textes roleplay.

Pour démarrer : une interview de pré-saison, suivie du premier épisode d'un feuilleton qui sera publié de manière hebdomadaire (au début du moins : les neuf premiers épisodes sont déjà écrits...) sur une aventure ancienne de Boggo le gobbo, alias Bogghûl Gras-Bide !

Certains comme Ronan l'ont déjà lu je crois, car c'est un texte que j'ai écrit il y plusieurs années, mais bon : j'aime pas jeter à la poubelle...
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Message par Boggo le gobbo Lun 9 Sep 2019 - 10:59

Une interview de Titigil Hardi pour Trans Bloodbowl – le magazine de tous les fans de Bloodbowl

A l’orée de cette nouvelle saison de la Ligue du Mordorbihan, notre reporter halfling Titigil Hardi est allé interviewer Boggo le gobbo, auteur d’une saison mitigée l’an passé avec le RC Pesti-Lens. Le coach gobelin s’est engagé dans un nouveau challenge avec une nouvelle franchise inscrite dans la toute nouvelle Conférence Est : les Fetangol Cockroaches. La rencontre a eu lieu de manière inattendue dans le temple Bouddhik de Fetangol, dans des collines de l’est, où le coach gobelin semble avoir pris ses quartiers.

Titigil Hardi. Boggo, nous ne nous attendions pas à vous retrouver dans un lieu dédié à la méditation : jusqu’ici vous nous receviez dans quelque obscur tripot, quand ce n’était pas un bordel sordide…

Boggo. Je te coupe de suite, pisse-copie. J’ai changé. Et d’abord, j’ai changé de blaze : dorénavant je m’appelle Bogghûl Gras-Bide. C’est le nom que m’ont donné les curetons d’ici.

T.H. Euh… Bien, comme vous voudrez… Vous vous êtes donc converti au Bouddhiksme ? C’est pourtant un courant spirituel très éloigné de la « culture » des gobelins…

B. De quoi que tu causes ? Gobelins, orcs, humains, skavens, grandes oreilles même… Mis à part ces saloperies de revenants qui sont contre-nature, on fait tous partie du même Grand Tout. Et encore, même eux… Tu sais, c’est pas gravé dans le mithril qu’on doit rester un crétin fini au motif qu’on a la peau verte ! J’ai changé, je te dis…

T.H. Je vous crois... Alors, Bog…ghûl ? On vous connaît grand aventurier du Bloodbowl depuis vos débuts : vous avez coaché à peu près tout ce qui foule les terrains du Vieux Monde !

B. Tu peux dire : tout. J’ai tout connu dans ce sport. Même les morts qui marchent. Avec pas mal de succès d’ailleurs : ah ! La puissance des momies… Leurs mandales cognent presque aussi fort que les relents qu’elles dégagent ! Tu savais que j’ai même dirigé le grand Ramtut III dans un tournoi régional !?

T.H. J’ignorais ce fait… Dites-nous : quel bilan tirez-vous de la saison passée ?

B. C’est pas compliqué : je me suis fait enfler ! Quand j’ai accepté de coacher des rats, j’imaginais pas que c’étaient des rats aussi au figuré ! En signant le contrat, j’avais exigé du proprio un rat-ogre pour démarrer la saison. Résultat : j’l’ai attendu toute la saison, le gros ! Leur grand vizir m’a affirmé que j’avais dit le contraire : erreur de traduction qu’ils ont dit… J’ai passé la saison à ramasser des bouts de rats. Alors tu vois, j’en ai soupé du coaching avec assistant interprète. Je parle même pas des joueurs qui font semblant de pas piger les consignes. Mais je peux te dire un truc : l’assistant aujourd’hui, c’est lui qui a besoin d’assistance ! Il peut à peine boire tout seul…

T.H. Votre saison mitigée est donc due à des problèmes de communication interne ?

B. Je suis pas du genre à baver sur ce qui se passe dans les latrines. Même quand elles sont à gerber. Contente-toi de ce que je viens de lâcher. Ce que je peux te dire, c’est qu’un cousin à moi s’est occupé de crever l’abcès avec la direction, pis de nettoyer le merdier… On peut même dire qu’il a dératisé ! Ha ha ha !

T.H. Oui : on sait qu’il y a peu de chances que la franchise skaven poursuive… Parlons de la nouvelle saison : vous revenez en quelque sorte aux sources avec une équipe composée de congénères gobelins ?

B. De cons quoi ? Fais gaffe à ce que tu dis, petit ! J’ai jamais hésité à bourrer le pif d’un plus petit que moi, halfling ou pas !

T.H. Je voulais dire… Bref : vous coachez des gobelins, comme à vos débuts ?

B. Ouais… Là au moins, je sais où je vais : mes gaziers peuvent pas me dire qu’ils ont pas imprimé mes gueulantes ! A part les trolls, mais ceux-là… le gars qui prétend savoir ce qui se passe dans la caboche de ce genre de bestiau, c’est le même qui raconte qu’il a survécu au déballage de son costume trois-pièces devant une prêtresse de Slaanesh qu’aurait passé dix ans confinée dans un couvent !

T.H. Des rumeurs font état d’une cellule de recrutement qui aurait centré ses efforts sur de lointaines provinces orientales… y aurait-il un lien avec vos financeurs, avec ce temple Bouddhik où nous nous trouvons ?

B. Le fond d’investissement tient à rester discret… Donc je donnerai pas de nom. Mais c’est pas faux : ce temple leur appartient et le Bouddhiksme est au cœur du projet. Les joueurs viennent tous des contrées orientales. Ce qui est bien chez nous les gobelins, c’est qu’on est partout : on pullule. On n’a pas exactement le même dialecte, mais chez nous le langage de la trique est universel. Alors après, mes gaziers ils ont un style particulier : t’as eu un aperçu en visitant le centre d’entrainement…

T.H. Oui : j’ai cru reconnaître quelques techniques de combat oriental. Revenons à l’équipe : les Cockroaches… Ce n’était pas déjà le nom de l’équipe qui vous a fait connaître ?

B. Tout juste : ici j’ai les pleins pouvoirs. Je contrôle tout, jusqu’à la couleur des petites culottes des masseuses… Enfin leur couleur d’origine. Alors j’ai eu le droit de choisir le nom de l’équipe. Je me suis pas fait prier : les Cockroaches, c’est toute ma vie. A la grande époque, on avait même réussi à taper les barbus champions en titre qui restaient sur dix victoires de rang ! Play-offs à suivre… De loin mon match le plus abouti.

T.H. Est-ce à dire qu’on va revoir des éléments tactiques de l’époque ? Votre fameuse formation du « Cafard » ?

B. Tu veux pas que je te file le playbook tant qu’on y est ? Tu verras bien… Après, on va pas se mentir : Cockroaches, ça veut dire cafards… Mais le jeu gobelin a pas mal évolué ces derniers temps : j’ai un gazier dans l’équipe, il est bien timbré celui-là : il prétend savoir voler… J’attends de le voir à l’œuvre, mais s’il sait faire ce qu’il dit qu’il sait faire, il va faire très mal !

T.H. La médiatisation a explosé aussi : les fans sont de plus en plus nombreux et connaisseurs…

B. Les types qui pensent être capables de s’asseoir sur un banc, ils sont plus nombreux que les morpions dans la toison d’un yéti. Après, c’est vrai qu’aujourd’hui on peut pas faire l’économie de dealer avec les clubs de supporters. J’ai aussi un type dans mon onze qui sait comment leur causer. Une vedette celui-là…

T.H. Puisque vous évoquez les yétis… La rentrée littéraire est agitée par l’annonce d’un récit portant sur votre aventure en Norsca avec les Red Rams : qu’en est-il ?

B. Faut bien faire de la thune comme on peut : les points retraite d’un coach de Bloodbowl ça pisse pas plus loin qu’un cul-de-jatte équipé d’une sonde… Je dis pas que tout est vrai dans le bouquin qui va sortir. Mais en gros le premier tome va raconter comment j’ai atterri là-bas. C’est pas vraiment une nouveauté : le texte circule depuis longtemps en Norsca. Je viens de trouver un éditeur à Altdorf qui a accepté de traduire… suite à une proposition de mon cousin qu’il a pas pu refuser.

T.H. C’est une période où on avait perdu vos traces…

B. Les norses, quand ils veulent un truc, ils demandent pas : ils prennent ! Quand j’ai décidé de relancer les Cockroaches il y a quelques mois, je me suis dit qu’il fallait que j’explique au peuple gob dans quelles circonstances j’avais dû abandonner la franchise à l’époque. Que je me rabiboche avec ceux qui pensent que je les avais lâchés. Parce qu’il faut pas se gourer : une équipe de gobz, si le public est pas derrière, y a rien qui se passe. Et moi ce que je veux, c’est faire un coup : c’est ça qui me file la gaule !

T.H. Justement : quelles sont vos ambitions ? Des mauvaises langues disent que vous voulez profiter de la création de la toute nouvelle Conférence Est de la ligue, où le niveau serait moins élevé…

B. Les mauvaises langues, ça se tranche. C’est très bon dans le potage. Et moi, du potage, j’en bouffe tous les soirs. J’ai rien à ajouter là-dessus. Le tirage des poules et les deux-trois premiers matchs vont nous situer. Comme pour tout le monde en fait. Après, je dis pas qu’une qualif en play-offs serait pour me déplaire.

T.H. C’est tout le mal qu’on vous souhaite ! Merci Boggo !

B. Bogghûl. Gras-Bide. Mets-toi ça dans le crâne. Sinon j’envoie mon cousin enseigner à ta femme et tes gosses…

Prochainement :
- « La perte des repères », premier tome des aventures de Boggo le gobbo alias Bogghûl Gras-Bide en Norsca.
- Présentation des Fetangol Cockroaches, nouvelle franchise gobeline de la ligue du Mordorbihan.

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Message par Boggo le gobbo Lun 9 Sep 2019 - 11:16

La Perte des repères

Feuilleton des aventures de Boggo le gobbo, coach gobelin.


Episode I : Nausée

C'était comme une cuite perpétuelle dans un espace-temps non pas infini mais indéfini, et cela était pire. Il découvrait qu'il était possible d'être accablé à ce point, par ses propres organes, et pendant si longtemps. Il sentait que la fonction première de son estomac ne serait plus désormais de digérer, mais de lui donner la nausée. Il ne se souvenait pas d'avoir avalé autre chose que de l'eau depuis... sans doute depuis que le cours de sa vie avait changé, s'il en croyait les vagues souvenirs qui émergeaient entre deux épisodes délirants. Et la simple idée de la nourriture lui soulevait le cœur.

Son palpitant jouait lui aussi trop lentement et trop fort dans cette symphonie nauséeuse de ses organes. Ses intestins débilités donnaient des accents diarrhéiques à un mouvement en flatulences certes libérateur, mais joué sur une tonalité mineure et un tempo lambin, choisis apparemment tout exprès afin que demeurât seulement en lui l'entretien de l'espoir d'un hypothétique mieux-être.

Tout cela n'était rien au regard des sensations que lui procuraient les organes de sa tête, où avait lieu un concerto en compression majeure. En se recroquevillant de manière adéquate, il était parvenu de manière empirique à faire taire à peu près l'orchestre d'en bas. Ou tout au moins il parvenait ainsi à étancher sa conscience : ne subsistait alors qu'un bruit de fond... Or ce silence relatif était lui-même un ennemi, en ce qu'il permettait alors au quintette sensoriel de déployer pleinement et sans distraction sa musique de chambre crânienne. Les cinq sens étaient ainsi les interprètes d'une œuvre dont l'oreille interne, la victime le comprendrait plus tard, était le chef d'orchestre.

L'ensemble de ses sensations écrasaient sa conscience dans un étau, et semblaient flotter dans un entre-deux désespérant. Ses organes sensoriels étaient saturés : c'était comme si le champ d'appréhension de chacun de ses sens était plein, continu, sans ombre. Pas de vide, pas de répit donc. Seulement sa conscience ne parvenait à saisir totalement aucune de ces sensations. Non pas qu'elles s'évanouissent, elles demeuraient bien présentes, simplement elles étaient molles : lorsqu'il tentait d'en attraper une, la main de sa conscience se refermait sur quelque chose de palpable, mais qui se délitait et glissait entre les doigts pour immédiatement se reformer à côté. Il ne trouvait pas à propos de ce phénomène d'expression plus juste que celle de changement de densité de ses sensations.

Palpables mais insaisissables, elles le narguaient. Présentes de manière continue et pour une durée indéterminée, elles le rendaient fou. Il délirait et ses pertes de consciences étaient devenues synonymes de repos.

Ses réveils n'étaient pas brutaux. Il était immédiatement et instinctivement renseigné sur son état interne, aussi à l'exemple de Psyché la première question qu'il se posait était : "Où suis-je ?". Il lui fallait ensuite beaucoup de temps pour se donner les moyens d'y répondre. Il commençait par écouter, mais le maelström constitué par le bourdonnement incessant dans ses oreilles, ainsi que le vacarme d'objets métalliques s'entrechoquant et de bois ployant, était une énigme insoluble pour le trop faible temps de concentration dont il était capable.

Sa peau lui indiquait qu'il n'avait pas froid et qu'il se trouvait sans doute allongé dans un tas de coton ou quelque chose de similaire. Son odorat l'aurait sûrement aidé si une odeur âcre autrement plus forte n'avait saturé l'air ambiant, au point qu'il avait même un goût bizarre dans la bouche. Les quelques mouvements que ses membres tentaient lui apprenaient qu'il n'était pas entravé, mais il se sentait trop faible pour faire autre chose que remuer vaguement un bras ou une jambe. Lorsqu'il parvenait à ouvrir un œil, il ne trouvait qu'un noir d'encre. Souvent il s'évanouissait avant d'avoir eu le temps d'analyser quoi que ce soit.

Il avait parfois l'impression de lueurs ainsi que d'une ou plusieurs présences, et aussi on lui faisait boire de l'eau. Jusque-là il s'était toujours senti trop faible pour essayer de communiquer, et la lumière le blessait même à travers ses paupières closes, si bien qu'il ne se sentait pas le courage de les ouvrir. Il se laissait faire en se disant que le moment n'était pas venu de tenter quelque chose. Il était prisonnier mais il ne se souvenait pas de qui, et il ne savait pas où il était. De toute façon il était trop malade et pour l'instant on le traitait bien. Il fallait attendre.

Il en était arrivé à cette conclusion lorsqu'il fut assailli par un rêve étrange et terrifiant : il était perdu dans un déluge de feu et de sang. Des visages connus passaient avec d'affreux rictus de douleur. Au milieu de mille cris de souffrance une clameur surnageait, qui finissait par devenir une sorte de litanie de plus en plus forte, rapide et rauque : Raide... rhum. Raide... rhum. Raide... rhum. Raide... rhum. Raiiiiide... rhuuuum ! RAIDE RHUM !!! RAIDE RHUM !!! RAIDE RHUM !!! RAIDE RHUM !!! Boggo le gobbo se réveilla cette fois dans un hurlement de rage, en nage et les yeux exorbités : "PUTAIN JE BOIS JAMAIS DE RHUM ! ALORS JE PEUX PAS PRENDRE UNE CUITE AU RHUM, OK ?!" Devant lui se tenait un enfant à longs cheveux blonds et avec des yeux bleus qui le fixaient durement. Il était armé d'un couteau qui paraissait gigantesque dans sa petite main pâle...
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Message par Yoann Lun 9 Sep 2019 - 12:15

Quel réveil de gueule de bois ! Smile

Ca fait plaisir de te lire, quelle plume !
J'aime particulièrement l'interview.

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Message par Boggo le gobbo Lun 9 Sep 2019 - 12:29

Merci !

Tout n'est pas parfait dans le texte, mais bon...

Plus on va avancer dans l'histoire, plus on se rapprochera de l'univers de Blood Bowl, et plus la verve du coach gobelin se réveillera... Là il est un peu kaputt... Mais est-ce bien une gueule de bois...?!

A suivre, prochain épisode dans quelques jours, je ne veux pas décourager en assénant 25 pages d'un coup Wink
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Message par Boggo le gobbo Mer 11 Sep 2019 - 12:12

Episode II : Prisonnier !

"Euh... Fais pas le con petit" bredouilla le prisonnier, et ce fut tout ce qu'il eut le temps d'articuler. Le gamin ne broncha pas lorsque son otage se plia brutalement en deux pour émettre une série de sons de fond de gorge dont on n'imagine pas qu'ils puissent exister, et le visage de l'enfant resta impassible ensuite devant les longs spasmes qui agitaient la carcasse dont il avait la garde. Au bout de plusieurs longues minutes à rendre tout ce qui lui restait, c'est-à-dire de la bile, Boggo se redressa. Les larmes avaient inondé ses joues et son front, mais il se sentait mieux. Enfin un peu moins mal qu'auparavant. Décidé à profiter de ce premier moment de lucidité, il fixa l'enfant. Il n'avait pas bougé et tenait toujours un couteau et une chandelle.

"Eh ben... Toi quand on te confie une mission tu la remplis, hein ?"

L'enfant ne bougeait pas.

"Tu peux me dire où on est ?"

Pas de réponse.

"Euh... Tu t'appelles comment ?"

Boggo commençait à se demander s'il n'avait pas affaire à un autiste, ou un truc dans le genre. Et il n'avait aucune patience pour ça.

"Bon, tu veux rien dire, hein ? Même pas ce que je fais là... T'es muet ? Ah mais en fait... Tu es prisonnier aussi c'est ça ? Comme moi ?"

Boggo décida qu'il était temps de profiter de son léger mieux pour aller voir par lui-même de quoi il retournait. Mais ses jambes ne furent pas d'accord tout de suite et il chuta lourdement. Ce fut seulement à cette occasion qu'il se rendit compte, qu'il venait de descendre un peu trop vite d'une montagne de laine de mouton pour s'écraser sur un plancher de bois. L'enfant n'avait pas fait un geste vers lui pour le retenir, mais il se déplaça pour se poster entre la porte et le prisonnier dont il avait la garde.

"Bon écoute, dit le gobelin en se relevant avec précaution, sans te manquer de respect je vais pas me laisser emmerder par un morveux. Donne-moi ce couteau tu vas te blesser." Il tendit la main pour saisir l'arme, mais n'eut pas le temps de terminer son geste. Avant qu'un éclair de douleur ait eu le temps de passer dans son cerveau, il constata qu'une lame de couteau avait traversé sa paume, s'il en croyait le morceau de métal rougi qui trônait au dos de sa main.

"AAAAAAAAAH !!! Petit salopard !!! Je vais te... te..."

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, et encore moins de mettre sa menace en acte. Il était encore trop faible et s'était évanoui aux pieds de son gardien.

Lorsqu'il s'éveilla tout était calme. Mise à part la douleur à la main qui le lançait, il se sentait beaucoup mieux. La plaie était bandée avec soin. On avait laissé une lanterne allumée, suspendue à un clou fiché dans l'une des poutres du plafond, lequel était d'ailleurs fort bas. Il était seul.

Il guetta le silence quelques instants avant de bouger, tout en examinant les lieux. C'était bien l'endroit où il avait été enfermé durant sa maladie. Toutefois quelque chose avait changé, mais il ne parvenait pas à déterminer quoi. Il était toujours sur son tas de laine, dans la même pièce aux parois de bois. En face, une porte. Son estomac fit un gargouillis tellement énorme lorsqu'il se mit debout, qu'il s'estima forcément découvert et il hésita à se recoucher.

Mais rien n'avait bougé. Il mit un temps infini à atteindre la porte. Loin du cocon de laine et après un long moment de quasi immobilité derrière la porte, il grelottait de froid dans ses pauvres frusques déchirées. Ses tremblements devinrent si importants, que son bras heurta le chambranle de bois de la porte avec un son mat qui résonna en lui comme un véritable arrêt de mort : cette fois il s'était trahi, et on l'avait repéré à coup sûr ! On saurait qu'il avait tenté de fuir, et on lui ferait subir toutes sortes de tortures par des enfants aux longs cheveux blonds et aux yeux bleus impassibles ! Cette pensée angoissante fit monter en lui un irrépressible sanglot. Pourtant, aucune réaction n'eût lieu de l'autre côté de la porte.

"C'est forcément un piège, se dit-il fébrilement, ils attendent que je m'échappe pour lancer une horrible chasse au gobelin. J'ai entendu parler de cette coutume chez certaines tribus d'elfes : ils te font courir en te faisant croire que tu peux t'échapper, alors qu'en fait tu es déjà mort sans le savoir car ils t'ont inoculé une maladie incurable pendant ta captivité. D'abord, tu es malade, et après ça va mieux, et puis petit à petit, tes membres se couvrent de pustules noires et tu brûles de l'intérieur, et alors tes yeux tombent par terre et finalement tout ton sang se vide par les pustules qui éclatent et c'est atroce..."

Boggo se mit à inspecter frénétiquement et scrupuleusement toutes les parties de son anatomie, mais tout ce qu'il constatait c'était que ses extrémités devenaient non pas noires mais bleues à cause du froid. Bon. Il fallait se ressaisir. En dehors du froid et de la faim, son problème principal était de sortir de là. Il prit son courage à deux mains et ouvrit la porte d'un coup.
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Message par Boggo le gobbo Ven 13 Sep 2019 - 18:15

Episode III : Fuir

C'était donc ça, l’âcreté doucereuse de l'atmosphère depuis sa séquestration : le plafond plus haut de la vaste et sombre pièce qui s'étendait devant lui était tendu de filets de harengs saurs. Ce qui est pris n'étant plus à prendre il s'en enfila quelques-uns qui étaient à portée de main. Il se sentait mieux de minutes en minutes, et plus assuré aussi. Il commençait à envisager sa situation différemment, et la perspective d'une fuite sur un mode combatif prenait à chaque instant plus de consistance dans sa tête.

Il entreprit ensuite de caler quelques provisions supplémentaires dans sa ceinture, et ce faisant il s'avisa qu'il avait toujours froid. Il se frappa le crâne avec sa main blessée mais ne prêta pas attention à l'élancement dans sa paume. Il retourna au tas de laine et bourra ses lamentables guenilles de touffes brutes. Ceci fait il saisit la lanterne au crochet et avança dans la salle des harengs, dont il fit vite le tour.

Il n'y avait qu'une seule autre issue : une trappe en haut d'une petite échelle fixée à l'un des murs, qu'il escalada avec toute la discrétion dont il était capable. Parvenu en haut il tendit l'oreille afin de déterminer ce qui l'attendait au dehors. Il resta un moment ainsi et ses bras commençaient à tétaniser. Rien.

Il prit le temps de redescendre, s'offrit un hareng supplémentaire pour se réconforter, et décida qu'il devait se lancer. Il remonta, prit sa respiration et souleva la trappe, laquelle était plus légère que ce à quoi il s'attendait. Ce qu'il vit alors le coupa dans son élan et il resta littéralement figé, au point qu'un témoin de la scène aurait pu jurer voir une statue.

Il ne remarqua pas tout de suite le ciel étoilé ni les voiles qui l'occultaient en partie, ni les cordages qui pendaient jusqu'au pont principal, ni les braseros qui rougeoyaient faiblement. Ce qui accaparait toute son attention, ce qui fixait impérieusement son regard au point d'oublier l'idée même de la fuite qui constituait son salut, c'était un homme. Ou plutôt l'image d'un homme, sculptée dans un mât aux proportions gigantesques. Et cette image le terrorisait, car elle faisait remonter en lui depuis les profondeurs oublieuses de sa maladie le traumatisme des événements qui avaient détruit sa vie passée.

Flash. Fournaise caniculaire des tribunes du stade pleines à craquer. Choc des armures sur le terrain, l'odeur familière des trolls et leurs grognements. Le rire strident du pogoer Skell Juzz sur sa civière, acclamé par les fans lors de sa sortie vers les vestiaires. Flash. Fracas d'une explosion qui éventre une tribune, panique qui fait de la foule un monstre implacable et suicidaire, feu qui prend partout en même temps. Flash. Fuite dans les couloirs VIP vers le passage secret souterrain, solitaire après le flash meurtre nécessaire du garde du corps qui ne devait pas pouvoir parler même sous la torture. Le calme relatif durant la progression de celui qui sait qu'il a un coup d'avance, avec tout de même les rumeurs du massacre en cours au-dessus...

La sortie dans le cœur du marais pour contempler le désastre du flash village en feu, et puis flash la fuite encore, flash la fuite éperdue et malaisée dans les marécages, poursuivi par les flash cris de chasse des poursuivants à tête de flash bélier qui se rapprochent sans espoir. Flash la panique. Flash la chute. Flash le bruit de la pierre qui heurte la tempe qui résonne dans le crâne avec les dents qui s'entrechoquent, et la flash tête de bélier qui vient asséner un second coup, rideau.

Le mât immense sculpté en bas-relief devant lequel il avait surgi et qui s'élançait vers la voûte étoilée, représentait l'un de ces hommes coiffés de têtes de bélier. Têtes de béliers sanguinaires qui brûlent tout sur leur passage. Têtes de béliers qui chassent et capturent et séquestrent. Pillards.

Tout s'enchaînait très vite maintenant dans sa tête, trop vite pour articuler en phrases ses pensées. Otage. Rançon. Mais non : village rasé. Tribu détruite. Plus de semblables. Seul au monde. Mais où ? Laine de mouton. Malade. Mât. Bateau. Malade bateau. Bateau vide. Plus malade. Terre. Terre. Terre !

Boggo se secoua et bondit sur le pont. La nuit était claire mais le pont sur lequel il se trouvait était à la mesure du formidable mât qui trônait en son milieu, si bien qu'il ne pouvait voir le paysage depuis l'endroit où il se tenait. Oubliant toute prudence il courut vers le bastingage sur sa gauche. Un vertige le prit lorsqu'il se rendit compte qu'il surplombait la berge d'une dizaine de mètres.

Mais il ne tarda pas à se ressaisir car oui : là, à quatre mètres tout au plus, il y avait une berge ! L'échappatoire, le salut ! Avec un pragmatisme comme seule la peur peut en produire, il fabriqua un grappin de fortune avec plusieurs cordages et un crochet descellé du pont, et parvint du premier coup à accrocher solidement son engin à un petit arbre du rivage. Il noua l'extrémité au bastingage et entreprit la descente. C'est alors qu'une salve de rires et d'acclamations retentit.
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Message par Boggo le gobbo Ven 13 Sep 2019 - 18:18

Episode IV : Raide hydromel

Des silhouettes vociférant apparurent au-dessus du gobelin, qui ressemblait à un gros scarabée maladroitement cramponné à une brindille. Du côté de la berge un groupe d'individus équipés de torches surgit de derrière un talus. La guinde fût détachée du bastingage et dégringola avec son chargement, lequel ne pût contrôler sa chute qui prit fin dans un "splatch" lamentable et ridicule.

L'eau était glaciale et imprégnait les touffes de laine dans l'habit de Boggo, ce qui alourdissait considérablement ce nageur plus qu'occasionnel. Des mains rudes le saisirent et le hissèrent sur la berge, puis le frictionnèrent énergiquement. C'est à ce moment seulement, qu'à la lueur des torches et en écoutant ses hôtes qui s'esclaffaient dans leur langue étrange, il comprit qu'il était en présence de Norses.

Plusieurs gaillards le brandirent tel un trophée, et la petite centaine de braillards entonna des chants joyeux en prenant le chemin d'un groupement d'habitations. Ils ne semblaient pas belliqueux, mais Boggo se méfiait : être un trophée de guerre pouvait présenter des avantages, surtout lorsqu'on représentait une somme rondelette en termes de rançon. Mais ce qu'il avait vu du pillage de son village lui laissait peu d'espoirs à ce sujet. Le groupe entra dans une hutte immense dont les poutres rappelaient à l'otage le mât du navire.

Il faisait bon, chaud, et visiblement tout était en place pour un banquet en son honneur : Boggo se détendit un peu, d'autant que les quelques femmes qui venaient le servir étaient aimables et charmantes. Pour la première fois depuis le début de ces événements dramatiques, tout semblait devoir se passer pour le mieux.

Le seul élément qui le maintenait un peu sous tension, c'était qu'il ne comprenait strictement rien à ce qu'on lui racontait. Ayant eu vent d'une forme de légère susceptibilité assez répandue chez ce fier peuple, il s'efforçait de se montrer le plus poli possible afin de ne rien hypothéquer de l'estime qu'on semblait pour l'heure disposé à lui témoigner... Ce qui naturellement le conduisit à ne pas refuser la moindre injonction à boire, trinquant avec force sourires des cornes remplies à ras bord d'un hydromel particulièrement puissant.

Puis vint l'heure de la danse. Une jeune femme particulièrement belle, particulièrement fière et particulièrement bien charpentée aussi, se saisit de l'hôte, assez brutalement d'ailleurs, pour en faire son cavalier. Boggo n'était à ce moment de la soirée certainement plus en état, s'il l'avait jamais été, pour une épreuve physique telle que la danse du bélier. Au bout de trente secondes il s'effondra inconscient, provoquant l'hilarité générale et humiliant involontairement la fille du chef de la tribu, qui était également particulièrement rancunière.

Lorsqu'il s'éveilla le lendemain, il avait une terrible gueule de bois. Une sensation de brûlure lui permettait de cartographier exactement son œsophage, son estomac et les méandres de ses intestins jusqu'à l'autre extrémité de son appareil digestif. Sa vessie aussi le brûlait et son nez était congestionné. Son cerveau était un bloc de pierre. Pourtant il se trouvait bien : le lendemain de cuite, à la différence du mal de mer, il maîtrisait. Et puis il s'était éveillé dans une pièce chauffée avec une paillasse rien qu'à lui : il se dit qu'il allait tranquillement attendre qu'on lui amène son petit déjeuner au lit.

Un instant il crut rêver lorsque sa cavalière de la veille entra, légèrement vêtue et avec des attributs que l'air froid du dehors se permettait de rehausser encore en reliefs. Seulement le ton de sa conversation n'était plus du tout le même, et le seau et le balai qu'elle lui tendait ne ressemblait en rien aux agapes espérées. Boggo n'avait aucun souvenir de la manière dont la soirée avait fini.

Il dut se résoudre au fait que sa gloire avait cessé, et il maudit l'inconstance des femmes qui, passé le moment de la découverte, font de vous leur esclave. Le chantier de la salle du banquet était un gouffre de labeur, négatif en profondeur des sommets orgiaques de la veille. Il lui fallut trois jours complets pour en venir à bout, après quoi on lui confia une corvée de bois. Durant près d'une semaine il croisa peu de gens, qui ne lui adressèrent pas un regard. Seule sa patronne le harcelait avec une délectation dont elle ne faisait pas mystère.

Le sixième jour, perclus de courbatures, il fut réveillé aux aurores par des clameurs au dehors : "RAIDE RHUM ! RAIDE RHUM ! RAIDE RHUM ! RAIDE RHUM !" - Allons bon, voilà qu'ils remettent ça avec cette histoire de rhum... J'espère que c'est pas pour m'en refiler, je suis allergique au rhum, moi...

Etonnamment sa patronne ne vint pas. Il ne s'en sentait pas plus mal et ne fit rien pour se rappeler au souvenir de ses hôtes, bien décidé à buller sur sa paillasse en grignotant quelques provisions de pain rassis qu'il avait réussi à chaparder. Mais en début d'après-midi un vieil homme vint le chercher. Il articula dans un gobelin approximatif (si tant est que le langage gobelin soit autre chose qu'approximatif) : "Toheu... Suiv’." Le vieux le conduisit à l'extérieur du village, sur un pré où s'étaient réunis tous les villageois : "RAIDE RHUM ! RAIDE RHUM ! RAIDE RHUM ! RAIDE RHUM !" Boggo tenta une question au vieux :

- Mais qu'est-ce qu'ils ont à beugler ça tout le temps ? C'est pas sain vous savez, on a vu des tribus entières d'arriérés comme vous devenir complètement cinglées en gueulant des trucs comme ça.

- Fermer gueule. Reum. Peu rhum.

- Même peu, non merci, ça me rend malade... Merci...

Le vieux fit une grimace sous l'effort d'articulation : Red... RAAAAAAM !

- Oui ben... Ne vous énervez pas comme ça : vous devenez tout rouge... C'est assez moche avec vos cheveux filasses poivre et sel, enfin on devrait plutôt dire merde et sel dans votre cas... Vous devriez faire quelque chose parce que là c'est vilain. Enfin vous faites comme vous voulez mais les gonzesses ça doit pas tomber gratis pour vous hein, je me trompe ?

- FERMER GUEULE !

Le vieux s'avança au milieu de l'assistance, où on avait amené un bélier énorme et dont le pelage était rouge.

-Ah ouais, pas mal. C'est quoi votre teinture ? Remarquez moi étant chauve j'en aurai pas l'usage mais c'est juste pour savoir...

Le vieux égorgea le bélier et se précipita sous la plaie d'où le sang giclait. Boggo remarqua alors onze gars vigoureux et vêtus d'un simple pagne qui s'avançaient. La suite fut un massacre comme il en avait rarement vu, qui souleva non seulement son cœur mais aussi les acclamations de l'assemblée. Les hommes déchiraient la bête à mains nues et se gavaient de sa chair, ivres du sang chaud qui recouvrait rapidement tous les corps.

- Et... Vous faites ça souvent...?
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Message par Boggo le gobbo Mar 17 Sep 2019 - 10:17

Episode V : Mégalithes

Boggo était médusé par le cérémonial de cette tribu, qui cependant ne semblait choquer que lui. Hommes, femmes, enfants, jeunes comme vieux communiaient dans ce sacrifice sanglant. Sa signification lui échappait évidemment, mais il comprenait que ce rituel avait une valeur symbolique très importante pour ses hôtes. Alors que l'assistance s'ébranlait dans un cortège chantant, le vieux s'approcha de lui et brandit un seau rempli d'eau dans lequel flottait une éponge. Boggo s'en saisit en faisant une moue et se dirigea vers le cadavre du bélier sacrifié, convaincu qu'il lui revenait de faire place nette. Il n'eut pas le temps de se mettre à l'ouvrage avant de recevoir du vieux une bordée d'injures et un bon coup de pied dans le fondement.

- Suiv’ !

Sans comprendre, il prit le pas du cortège. L'ambiance montait à mesure que la marche durait, et les chants prenaient une tonalité de plus en plus guerrière. Tout en marchant les suiveurs sortaient des vêtements et des oriflammes, des drapeaux de couleur rouge frappés d'une tête de bélier. Et certains d'entre eux étaient ornés d'une inscription qui permit à Boggo d'éclaircir une énigme : il était écrit « Red Rams ».
Il se tourna vers le vieux, lequel braillait sans doute une chanson paillarde, à en croire l'effet produit sur les jeunes filles auxquelles il tentait de distribuer des claques sur les fesses. Lui indiquant les inscriptions :

- Red Rams ?

- Red Reums !

- Nan le vieux, t'as un problème d'élocution : on dit « Red Rams ». Avec un a.

- Red Reu... Rê... Raaaaaa...ms

- Bien ! Tu sais que t'es pas mal doué pour les langues, tu devrais faire traducteur à temps plein, ou barde ! Encore que pour le chant c'est pareil : faudrait bosser un peu...
Le groupe qui les entourait entonna justement un nouveau chant : "RAIDE RHUM ! RAIDE RHUM ! RAIDE RHUM ! RAIDE RHUM !".

- La vache, on dirait que c'est congénital... Dis-moi le vieux, en dehors des massacres comme celui que vous avez fait chez moi, vous sortez de chez vous des fois pour niquer ? Tu vois... trouver des gonzesses ailleurs... C'est important tu sais, sinon on se retrouve avec des générations de tarés, et une fois qu'on en est là c'est foutu : tu peux te taper toutes les indigènes du monde, c'est baisé ! Sauf ton respect... D'ailleurs, ça marche dans les deux sens, et euh, je me disais, comme je suis là, avant que vous me laissiez partir, si je peux rendre service... J'ai repéré une ou deux filles de chez vous qui m'ont fait l'effet d'avoir besoin de renouveler leur apport en éléments externes. Je dis ça c'est pour vous hein, moi je m'en fous... Si vous voulez vous retrouver avec des gamins cons à mourir...

Le gobelin se doutait que ses hôtes ne comprenaient rien de sa discussion, ou du moins que l'essentiel leur échappait, aussi il en profitait pour se faire plaisir, petite récréation au milieu des brimades qu'il subissait depuis une semaine. Il ne cessa plus de parler durant le reste du parcours, et s'amusait tellement qu'il en oublia un moment sa situation et les questions soulevées par cette procession étrange.

Lorsque le convoi s'immobilisa devant un poteau à parements rouges, bleus et verts, le silence se fit. Toujours en queue de cortège, Boggo ne voyait pas ce qui se passait et ne comprenait pas la raison de cet arrêt.

- Qu'est-ce qui se passe ? On est arrivés ? Ils ont perdu la direction ?

Soudain tout le monde se mit à courir en hurlant de joie vers le sommet d'une colline non loin, et Boggo remarqua alors qu'un autre groupe, vêtu de bleu et de vert et arborant pour emblème un cerf doré, s'était joint à eux. Tout en courant certains individus particulièrement excités s'arrachaient leurs propres vêtements en criant des sons suraigus, se refilaient à eux-mêmes des mandales, se griffaient ou même se lacéraient à l'aide de couteaux.

Interloqué Boggo regarda le vieux, qui lui fit signe de suivre. Un peu méfiant devant l'enthousiasme qui venait de se manifester parmi les coureurs, il choisit de rester prudemment aux côtés du vieux que la marche avait un peu essoufflé, et qui faisait l'ascension à son rythme.

Lorsqu'ils parvinrent au sommet de la butte, le spectacle qui s'étendait devant eux réjouit le gobelin au moins autant qu'il le consterna. Les deux groupes s'étaient plus ou moins constitués en un cercle oblong autour de ce qui ressemblait à un site mégalithique, et criaient hystériquement à l'adresse d'une indescriptible mêlée au centre dudit cercle.
C'était un chaos effroyablement intense et désordonné, dans lequel on avait peine à distinguer ce qui s'y jouait. Au bout de quelques minutes d'une lutte terrible où seul le son des impacts parvenait à ponctuer le beuglement général, un colosse du camp bleu et vert s'extrait de l'entassement informe. Poursuivi par une meute rouge furieuse, il tenta de rejoindre l'une des extrémités de ce qu'il fallait bien nommer l'espace de jeu.

En vain. Un combattant rouge, d'une tête plus petit mais plus rapide, le dépassa pour se jeter dans ses jambes. Le choc fut terrible et le genou droit du colosse disloqua littéralement la cage thoracique de son contradicteur, lequel perdit connaissance sur le coup. Mais le mal était fait : trois camarades du malheureux fracassèrent le fuyard au sol.
La féroce mêlée générale reprit de plus belle, on s'était déplacé de quatre, cinq mètres tout au plus. La seule différence, c'est qu'une bonne moitié des combattants gisait sur le lieu de l'affrontement initial.

Boggo glissa à son acolyte :

- Là, on va peut-être trouver un terrain d'entente...
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Message par Boggo le gobbo Sam 21 Sep 2019 - 21:06

Episode VI : Volumes

Le vieux se remit en marche sans rien perdre de la lutte en cours, Boggo sur ses talons. Ils contournèrent la foule sur un quart de cercle environ, jusqu'à leur arrivée près des bancs où siégeaient les dignitaires du camp rouge. Le môle n'avait pas bougé, et on aurait été bien en peine pour déterminer lequel des deux camps avait l'avantage sur l'autre.

Boggo se rendit compte qu'il n'avait jusque-là pas vu de ballon ou quelque chose qui y ressemble. Comme pour répondre à son interrogation, le colosse de tout à l’heure parvint une seconde fois à fausser compagnie à ses adversaires, mais cette fois il fut repris par un coup de pied lancé entre les omoplates et il s'affala. Boggo s'attendit à ce que les rouges tabassent l'impudent, ce qui fut fait et bien fait effectivement, mais dans un second temps. Car après la chute du colosse, un petit nerveux se précipita au sol et se mit à chercher quelque chose. Boggo en fut très étonné.

- Bah qu'est-ce qu'il fait lui ? Il a perdu une lentille ? Il a senti un renard ?

- Il cherche balle que géant vert et bleu tomber.

La voix qui lui avait répondu était caverneuse, mais indéniablement féminine. En se tournant vers le puits de science qui venait d'éclairer sa lanterne, Boggo découvrit de grands yeux d'un bleu glace et aux cils immenses, une bouche charnue et rouge qui ponctuait une peau diaphane, un nez petit et retroussé, deux longues nattes tressées qui tombaient jusqu'au sol le long d'un corps... Proche du quintal à vue de nez.

Boggo dut avoir un moment d'absence, car la jeune femme lui remonta gentiment le menton pour fermer sa bouche, et en profita pour laisser une caresse sur sa joue en gloussant. Puis elle articula doucement, presque timidement :

- Je suis Hilke. Je habite Heimdallgard. Ce veut dire "domaine Heimdall". Heimdall dieu de nous. Je sais un peu langue toi.

Elle était énorme. Ses joues pleines donnaient à son visage la forme d'une boule. Ses bras graisseux sans être flasques se terminaient par des mains fortes. Le tronc colossal était constitué d'une poitrine pleine et d'une vigueur surprenante au regard de sa taille inhumaine, et d'une panse proprement gargantuesque. Le phénoménal postérieur, qui eût sans doute brisé le moindre meuble conçu selon les normes, donnait naissance à des jambes qui eussent pu faire périr d'étouffement entre elles un détachement de la Reiksgard.

Boggo le gobbo avait toujours aimé les grosses. Lui-même était loin de rentrer dans la norme, ce que rappelait son surnom : Gras-Bide, et il ne supportait pas de sentir sous ses mains le squelette d'une compagne de jeux. Il vit une boule incrustée de cristaux de glace, des bras qui promettaient une étreinte chaude, un oreiller ferme et tendre à la fois, un étau farouche pour ses reins. Il s'aperçut que sa bouche s'était rouverte et qu'il était près de baver lorsque Hilke se détourna, souriante et rosissant, pour revenir au spectacle de la bagarre devant eux.

- Partie difficile aujourd'hui, dit-elle visiblement contrariée.

Boggo se lança :

- C'est une variante du Blood Bowl, n'est-ce pas ?

- Bloom Bloom, oui.

- Oui, bon. Va falloir sérieusement bosser à l'école tous pour l'élocution, hein, mais écoute-moi : je suis coach de Blood Bowl ! Tu comprends ? JE... COACH ! COACH ! TU COMPRENDS ? ENTRAINEUR ! CHEF !

Hilke le regardait d'un air interrogatif. Un coup de corne retentit et les combattants rouges, du moins ceux qui le pouvaient encore, se traînèrent vers les bancs. Boggo qui avait toujours son seau et son éponge à la main entreprit de nettoyer et de rafraîchir les moins amochés. Tout en épongeant les joueurs il les regardait, considérait les bancs adverses, et il réfléchissait. Au bout de quelques minutes, il appela Hilke :

- Hilke, ma jolie, est-ce que tu peux traduire à tes frères bourrins ce que je leur dis ? Bon. Gros rouquin là, tu m'as l'air plus lent qu'une vache. Mais tu tapes bien, t'es précis. Alors écoute : Vous êtes plus que cinq, et eux six. Ta mission c'est d'en baiser deux d'en face, un par un. D'abord tu vises le genou du petit moustachu, tu le prends sur le côté tu verras, il va beugler et il se relèvera pas. Ensuite tu te fais l'épaule du blond tout fin. Attention il court vite. Tu choppes le bras comme ça, tu tournes comme ça, et si lui tourne pas de l'œil je fais le ménage de la prochaine orgie.

Toi le borgne, t'as besoin de souffler. Tu restes au fond, t'y vas juste si y a besoin. Evidemment tu choppes tout ce qui vient, j'ai pas besoin de te le dire. Le blondinet c'est pareil : tu carres ta gueule d'ange à l'écart sur la droite et tu laisses les gros s'expliquer. T'as des cannes alors t'attends ton tour et quand on te refile le... le machin, bah tu files tout droit sans te retourner.

La brute en kilt, toi t'es pas fin, fin, mais tu tiens debout. Avec ce que t'as mangé dans la tronche tout à l’heure j'en connais un paquet qui seraient plus là à m'écouter. Oh ! Tu m'écoutes oui ? Tu feras coucou à maman après. Ton boulot c'est de continuer à en prendre plein la gueule, ok ? T'es le roc : toutes les berniques doivent rester accrochées sur toi le temps que les copains fassent le ménage. T'es un héros mec. Bien.

Le gringalet. Les dieux devaient être blindés quand c'était ton tour toi. Ça t'a énervé hein ? T'es un énervé pas vrai ? Ouais, ouais, ça se voit. T'as le vice dans la peau c'est clair. Ouais, je sens ces trucs-là. T'es un gros pervers et t'aimes ça. Ben ouais. T'es un malade quoi. Mais t'as de la chance : ça se soigne. Alors écoute bien l'ordonnance : dès que tu vois un type par terre, ou presque par terre on n'est pas regardant, tu t'en occupes et tu lui fais mal, mais vraiment mal ok ? Tu vas voir ça va te plaire. Pigés les bourrins ? Ils vont pas comprendre ce que vous allez leur mettre.

Hilke traduisait tant bien que mal et le discours semblait à peu près passer. Les gars avaient l'air remontés et s'invectivaient en se filant des claques et en sautant sur place. Un vieil homme en peau de loup souffla dans une corne et les 11 gladiateurs restant, cinq rouges et six vert et bleu, se ruèrent au combat.
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Message par Boggo le gobbo Sam 21 Sep 2019 - 21:07

Episode VII : Plan parfait

La détermination affichée par les cinq hommes qu'il avait briefés, alors qu'ils prenaient place sur le terrain, donna confiance à Boggo. A travers eux il allait prouver son savoir-faire : ces sauvages n'y connaissaient rien et ils seraient impressionnés. Il tenait là sans doute une chance de changer de statut. Peut-être même pourrait-il se faire une petite place au soleil du nord, tranquille, pépère, et les œillades de la grosse Hilke lui paraissaient pleines de promesses.

La brute en kilt était plein centre et écarta les bras en signe de défi. A côté de lui, mais un peu en retrait quand même, le gringalet ricanait en regardant par en dessous le camp adverse. Gros rouquin faisait des courses latérales pour rester en face du petit moustachu d'en face, qui forcément se sentait visé et changeait d'aile en permanence, un rictus inquiet sur le visage. Le borgne pointait son œil unique sur l'arbitre en peau de loup, prêt à donner le coup d'envoi. Il tenait dans sa main une balle, une bille plutôt, de granit. Le blondinet le regardait en se dégourdissant les jambes, seul sur son aile. Des spectateurs de son camp l'insultaient en l'accusant de fuir le combat, mais il ne semblait pas les entendre.

Boggo répondait à l'un des sourires en coin de Hilke lorsque le coup d'envoi fut donné. Presque tout le monde perdit immédiatement de vue la bille de pierre, et l'objet s'effaça dès cet instant de la mémoire de la plus grande partie de l'assistance. Au début, tout sembla se dérouler comme prévu. Trois verts et bleus arborant le cerf doré se heurtèrent à la brute au kilt, qui accusa le coup mais tint bon en saisissant deux adversaires par des clés à la tête, et encaissant une charge du troisième dans le buffet sans perdre trop de terrain.

Autour d'eux le gringalet courait en rond en ricanant de manière démente. Il filait des tatanes au passage aux deux ennemis pris en étau, et faisait tourner en bourrique un gros lard qui le poursuivait sans parvenir à l'attraper. Un énorme craquement retentit : gros rouquin venait d'atteindre sa cible, il avait fracassé d'un coup de pied vicieux le genou du petit moustachu qui s'effondra en hurlant de douleur, la jambe pliée en deux latéralement. Boggo à ce moment aurait bien grillé un cigare.

La suite allait être moins limpide. Gros rouquin se désintéressa de l'action pour célébrer son coup d'éclat d'un rugissement d'ours aux quatre coins du terrain, et invectivait les supporters adverses. Le gringalet plongea sur sa victime pour lui déchiqueter les joues à coups de dents, mais son poursuivant cette fois ne le rata pas et il l'écrasa sous sa masse dans un placage funeste.

Pour le borgne c'était le signe du départ. Il déserta son poste au fond du terrain et poussa un long hurlement en piquant un sprint de soixante mètres, pour décocher un terrible coup de pied pleine tête à l'agresseur du gringalet. Il frappa tellement fort qu'il se fit mal lui-même, mais sa cible semblait définitivement out. Le blondinet, accablé par les quolibets de ses propres supporters, n'y tint plus. Il fonça porter secours à son copain en kilt, qui commençait à flancher.

Mais tous avaient oublié le grand blond tout fin. Boggo le vit soudain débouler à toute blinde sur l'aile opposée, déployant ses saloperies de jambes de gazelle à pleine bourre. On ne voyait pas s'il avait la bille, mais vu qu'il courait comme un dysentérique qui va aux gogues ça ne faisait aucun doute. Plus personne ne pourrait l'arrêter.

Boggo en aurait chialé : le cri de désappointement de Hilke signifiait la ruine de tout ce dont il se voyait déjà maître. Un vieux poème repassa dans sa tête, dont voici une traduction approximative : Adieu la grâce, adieu la liberté / Adieu à la gloire, et adieu à l'amour / Le cortège des maux poursuivant la faillite / M'a pris et détourné du sentier Réussite. Tiens, c'est de qui ça ? Ah oui, peut-être du cousin Kroc, dit « le Bô »...

La défaite était inexorable. Certes, sur le plan violent c'était une victoire : en dehors du grand con blond, les rouges terminaient de ratatiner tous les potes de cet enfoiré qui n'avait pensé qu'au score. Les vert et bleu allaient planter un pion dans le cul des rouges, et vu que deux trois crétins sur les bancs d'en face avaient envie d'y retourner, c'était cuit.

Boggo était dégoûté. Le grand blond vert et bleu saluait la foule tout en poursuivant sa course à grandes enjambées, se retournant même pour saluer le public massé dans le fond de son camp. Personne parmi ceux des Rams qui l'avaient vu n'avait tenté de le rattraper, car il avait trop d'avance et il était trop rapide. Alors un miracle eut lieu.

Le grand échalas courait, on l'a dit, rapidement, et prenait le temps de saluer la foule, le terrain étant dégagé. Or il ne l'était pas. Un événement que même le coach d'une équipe de gobelins n'aurait pas pu prévoir se produisit. Dans la stupeur générale, le coureur qui ne regardait pas où il allait se fracassa contre l'un des mégalithes qui marquaient l'entrée de ce qui servait de zone d'en-but, ko sur le coup !

Après un instant de silence, des cris de désenchantement montèrent côté vert et bleu, qui muèrent bientôt pour rejoindre le mouvement d'hilarité générale. L'arbitre souffla pour signaler la fin de la rencontre sur un match nul, et les deux camps fraternisèrent au cours d'un pique-nique, enfin il y avait surtout à boire.

Les cinq bourrins que Boggo avait harangués à la mi-temps, dont le gringalet qui avait tout de même salement morflé, vinrent le saluer. Ils parlaient à Hilke, mais avant qu'elle ait pu traduire le vieux s'invita dans leur cercle, prit Boggo et Hilke par la main et les emmena vers le banc des dignitaires.
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Message par Boggo le gobbo Dim 29 Sep 2019 - 19:38

Episode VIII : Conseil gastrique

Ceux qui avaient l'air d'être les chefs s'étaient regroupés en ce qui ressemblait à un conseil. Des palabres commencèrent et ils s'annonçaient longs pour trois raisons : le protocole, le fait que personne ne songeait à traduire, et surtout Boggo commençait à avoir sacrément la dalle.

Le vieux entama un discours assez long qui ne fit pas ciller les chefs. Ensuite l'un d'eux commenta l'introduction du vieux et apparemment posa une question à Hilke, qui répondit. A voir la tronche des uns et des autres, Boggo avait l'impression qu'une décision grave était discutée, il se doutait qu'il faisait sans doute partie de l'objet de la discussion mais rien dans la physionomie des participants ne lui permettait de présager de quoi que ce soit. Un autre prit la parole, puis un autre, et encore un...

C'était horriblement long, et l'estomac de Boggo prenait de plus en plus de place dans son esprit. Et puis l’organe finit par protester, si bruyamment que l'orateur dut s'interrompre et que l'ensemble de l'assistance lança des regards dans des tonalités qui allaient de l'embarras au courroux. L'orateur tenta deux fois de reprendre, mais l'organe digestif de Boggo entama une sérénade déchirante censée appeler à lui quelque victuaille qui pût remédier à sa solitude.

Son propriétaire tentait de demander pardon en prenant la mine la plus contrite possible, maudissant intérieurement sa mauvaise disposition pour les langues. Pour finir on lui donna un quignon de pain afin d'apaiser sa faim, mais le mal semblait fait : les chefs avaient l'air offensés, certains se détournaient ostensiblement en faisant mine de ne plus écouter. Dix minutes plus tard on pria Hilke et Boggo de se retirer. Seul le vieux continuerait à défendre la peau du prisonnier.

- Le conseil décider quoi faire toi, dit Hilke à Boggo.

- J'avais compris, lui répondit l'intéressé. Et alors ça se présente comment ?

- Tu ne valoir rien comme rançon. Tribu à toi morte. C'est mal. Pas bon pour toi.

- Je te le fais pas dire que c'est mal ! Tes copains là, on leur a jamais appris que pour avoir une rançon il faut au moins laisser deux, trois vivants, et pas tout piller ?

- Je pas comprendre, tu parles trop vite...

- Mais bordel c'est pas compliqué : si vous tuez tout le monde, y a plus personne pour payer la rançon ! Et si vous ramassez toute la thune, y en a plus pour payer la rançon ! C'est clair ça ! Le pillage, et je m'y connais, y a des règles : tuer oui, mais juste ce qu'il faut pour donner envie de payer. Pas trop, sinon ils veulent se venger, et surtout pas tout le monde, sinon t'as plus personne à qui refourguer ta camelote. Vous êtes des gros nazes ! Voilà : des gros nazes ! Vous m'avez sagouiné le boulot, voilà ce que vous avez fait !

Hilke le regardait. Des larmes commençaient à poindre aux coins de ses yeux. Boggo se calma.

- Et puis chiale pas en plus, c'est trop tard...

Ils attendaient, assis dans l'herbe côte à côte. Un éclat de rire s'éleva en provenance du conseil. Hilke et Boggo se demandèrent ce que cela signifiait. Les discussions continuaient.

- Ça dure toujours trois plombes comme ça ? Si c'est pour finir par me jeter du haut d'une falaise, c'est pas la peine de sortir le code pénal ou de consulter les ancêtres hein, on y va et basta !

Finalement le vieux revint les chercher. Il souriait et Hilke lui demanda immédiatement quelle était la raison de son sourire. Il lui répondit quelque chose que même Boggo put interpréter comme un "c'est bon". Le visage de Hilke s'illumina et elle dut se retenir d'étreindre le vieux, qui soit dit en passant n'y aurait peut-être pas survécu.

Le conseil avait l'air beaucoup moins solennel que tout à l’heure. Certains avaient déjà commencé leur repas, d'autres s'étaient vautrés dans l'herbe et s'apprêtaient à faire une sieste. Le chef s'adressa à Hilke, et ce qu'il lui disait faisait visiblement monter en elle une joie et une excitation dont Boggo se réjouissait certes, mais avec la crainte de l'instant où elle exploserait.

Sa crainte était fondée. La décision annoncée le conseil se dispersa pour vaquer à son pique-nique, et Hilke trépigna de joie sur place avant de serrer dans ses bras de géante et le vieux et Boggo en leur faisant des bisous sur le front.

- Tu es à moi ! lança-t-elle à Boggo, et Boggo se demanda ce qu'il devait entendre par là mais il en fut content. Dans tous les cas cela signifiait sans doute qu'il avait la vie sauve. Encore que si "être à elle" signifiait être son mari, il lui faudrait certainement améliorer sa condition physique... Le vieux avait également l'air réjoui et s'adressa à lui :

- Toi... Aider moi... Moi vieux... Hilke...

Il se tourna vers elle.

- Thorval père de moi. Tu être serviteur de moi. Et lui. Tu aides papa pour gros tournoi Bloom Bloom semaine prochaine. Très important. Nous pas gagner depuis longtemps

Le regard du gobelin s'alluma.

- Pour ça, tu peux être sûre que je vais aider, poupée. Mais y a du boulot. On s'y met tout de suite. On fait le tour du pique-nique et on repère les gaziers. L'entraînement commence demain au lever du soleil. Bien sûr c'est toi le chef, le vieux. Mais si tu veux que je serve à autre chose qu'à mouiller des éponges, tu me donnes les moyens. D'abord je dois bien bouffer et bien dormir. Et puis les gaziers doivent faire ce que je dis, sinon on s'en sortira pas. Et aussi... Je veux la moitié des recettes du staff. Normal : on est trois. C'est good ? Bon. Marché conclu. T'inquiète ma grande, je vais te le gagner ton gros tournoi. Si seulement tu pouvais me trouver un cigare...
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Message par Boggo le gobbo Dim 29 Sep 2019 - 19:39

Episode IX : Naissance d'une franchise

La semaine suivante passa à la vitesse d'un gobelin qui aurait craché dans le tonneau de Bugman des Warhammerers. Boggo menait son affaire, il avait tout à apprendre à des norses féroces au moins autant qu'indisciplinés et ignares en matière tactique. Il avait l'impression de diriger une cour de récréation, on était loin du niveau atteint par ses Cafards lors de ses glorieuses campagnes. En une semaine, rien de plus normal.

Il espérait simplement que ce serait suffisant pour le tournoi à venir, car il n'avait aucune idée ni du niveau des adversaires, ni de ce qui l'attendait en cas d'échec. Mais en bon coach il ne montra rien de ses interrogations. Les quelques progrès effectués à l'issue de la semaine lui donnaient de l'espoir.

Et son espoir ne fut pas déçu. Les Red Rams balayèrent leurs adversaires dont pas un n'était en mesure de rivaliser. Le succès fut total et la fête dura trois jours à Heimdallgard. La tribu avait gagné pour un an de précieuses prérogatives politiques et économiques sur les autres, et personne n'ignorait qu'elle le devait en grande partie au gobelin. On lui annonça dans la soirée qu'il était affranchi.

- Quoi toi faire ? Lui demanda l'un des chefs en fin de repas, par l'intermédiaire de Hilke.

- Ahem ! Je ne sais pas vraiment... Ma tribu est détruite, et je n'avais pas forcément de très bonnes relations avec mes autres congénères. De ce côté j'ai même intérêt à ce que certains me croient mort en ce moment. Je pense essayer de vivre de mon métier, entraîner des équipes... Peut-être par ici en Norsca d'ailleurs : il y a un potentiel chez les norses, et je sais qu'il existe de bonnes équipes de Blood Bowl dans les villes.

Mais bon... Il faut du pognon pour monter une vraie équipe... Je sais pas... Dans un premier temps je vais tenter de louer mes services comme coach assistant dans une équipe itinérante : Hilke m'a dit que Ragnarite n'était pas loin, je pourrai peut-être faire une pige chez les Pythons s'ils repassent par ici. J'ai quand même une petite réputation dans le milieu. Le but ultime bien sûr, ce serait d'obtenir une franchise dans une grande ligue, mais là... ce sera pas avant un moment en tous cas.

- Pourquoi pas rester ici ? Toi bien vu maintenant.

- Ecoute ma cocotte, ton gros tournoi était bien gentil mais je me rouille à rester là. Je peux aller plus haut, j'étais un grand coach, je le suis encore, et je veux le prouver. Je veux revenir au firmament ! Il y a pas trois mois je battais un des finalistes d'un tournoi majeur ! C'est pas en restant là à bouffer tes blinis, si bons soient-ils, que je vais avoir une chance de remonter la pente ! T'es bien mignonne et tes copains bourrins sont bien braves pour tabasser vos cousins dans votre tournoi pour défavorisés génétiques, mais question Blood Bowl et plan de carrière c'est pas ton Heimdallmachin qui va défriser les sponsors : vous jouez même pas avec les vraies règles, qu'est-ce que tu veux que je foute ici ?

Hilke encaissa sans broncher. Elle commençait à comprendre le caractère et la langue bien pendue de son hôte. Elle fit signe à son père, qui se leva de sa table pour les rejoindre. Plusieurs dignitaires l'imitèrent. Le vieux sortit un livre de sous son manteau de laine. "Pour toi, cadeau" articula-t-il avec un air taquin. Les personnes qui constituaient le petit groupe qui s'était formé autour de lui arboraient d'ailleurs le même air.

- C'est gentil mais je sais pas lire votre charabia...

Boggo posa tout de même les yeux sur la couverture de l'ouvrage. C'était le Blood Bowl Rulebook. L'édition datait un peu, mais elle était bilingue en commun et en norse.

- Mais c'est... Et vous avez ça depuis quand ? demanda-t-il, abasourdi.

- Acheté début semaine. Poste norse pas sûre, répondit le vieux.

Ils étaient tous hilares. Maintenant l'ensemble des convives s'étaient tus et ils considéraient celui qui leur avait permis de gagner honneurs et privilèges pour l'année à venir.

- C'est pas vrai...

Le gobelin jeta un regard circulaire à l'assistance.

- Alors comme ça vous voulez jouer au Blood Bowl, c'est ça ? Au vrai Blood Bowl ? Vous voulez vous frotter aux meilleurs ?

Un rugissement approbateur lui répondit.

- Mais... Vous avez une idée de l'investissement humain et structurel, sans parler du paquet de pognon qu'il faut ? Je veux dire : en admettant que vous parveniez à réunir le fric, et je doute que vous ayez la moindre idée des ordres de grandeur si vous voulez commencer un peu plus haut que le tournoi inter-bars du fond du fion de la Norsca, en admettant donc que vous ayez le fric, il faut un terrain d'entraînement, un stade aux normes, du moins aux normes qu'on ne peut pas contourner, un public aussi : il est où ? C'est pas les cinq cent pelés du coin qu'il faut ! Et quand les dix bourrins valables qu'on a sous la main se seront fait péter la tronche, qui les remplacera ? Toi le vieux ? Toi Hilke ? Encore que Hilke ça pourrait être intéressant. Mais bon : on va pas loin là… Vous comprenez ? Non, je vous le dis, c'est pas une bonne idée. Continuez votre tranquille petite vie de pillages, c'est bien moins risqué.

Mais ces bouseux, imperturbables, continuaient à sourire comme des benêts. Le vieux prit Boggo par l'épaule et le dirigea vers une tenture qu'il souleva. Une montagne d'or remplissait la pièce découverte, et le coach reconnut même quelques joyaux qui lui avaient appartenus.

- Voici les fonds pour monter votre équipe. Le conseil des clans locaux, aussi appelé chez nous le "Khatharri" a approuvé le principe de financer une équipe de Blood Bowl pour vous la confier. Nous confessons ne pas connaître grand-chose à ce jeu, mais l'enquête de nos informateurs a confirmé que des sommes importantes devaient être investies pour espérer des bénéfices. Nous avons également eu vent de vos états de service, meilleurs en l'occurrence en termes financiers que sportifs. C'est ce qui intéresse le conseil. Nous souhaitons commencer directement parmi l'élite et sommes déjà en contact avec le Board d’une ligue importante.

Vous jouissez depuis cette après-midi d'une popularité intéressante au sein des tribus locales, qui vont constituer votre premier vivier de joueurs. Concernant les infrastructures... Le navire qui vous a amené ici devra subir quelques aménagements, mais nous ne doutons pas qu'il puisse remplir toutes les exigences qui seront les vôtres. Vous nous avez prouvé votre savoir-faire en seulement une semaine, laissez-nous le temps de prouver le nôtre. Nous ne doutons pas que votre renommée va grandir très vite dans notre pays. C'est pourquoi nous souhaitons que vous signiez sans délai le présent contrat, rédigé par mes soins avec l'assistance d'un avocat norse spécialisé dans le droit du sport.

L'homme qui venait de parler était norse, pas de doute. Mais il était habillé à la mode de l'Empire, et il avait tout du peigne-cul que Boggo envoyait dans le temps se faire empaler chez les créatures dégénérées qui vivaient dans les marais de son village. Le héros du jour eut besoin d'un peu de temps pour réaliser. Personne ne lui avait aligné deux phrases de commun correctes depuis qu'il était là, le discours fluide de son nouvel interlocuteur l'avait donc un peu interloqué.

Il saisit les feuillets que lui tendait l'homme et s'assit à un coin de table pas trop souillé. Tout paraissait en ordre. En d'autres temps il aurait pinaillé sur son salaire et divers avantages en nature, mais l'offre qui lui était faite était princière au regard du statut qui était le sien il y a seulement deux semaines. Un silence total s'était installé durant sa lecture. Lorsqu'il apposa sa signature, ce fut le début d'une liesse et d'une rumba insensées qui ne s'achevèrent qu'à l'aube, et que la décence nous interdit de rapporter.

A l'aube, se levant avec effort et contorsions pour s'extraire de l’étreinte d’un mastodonte dont il est inutile de préciser l'identité, Boggo sortit pour satisfaire des besoins naturels. Tout en pissant face au soleil, il regarda les tentures rouges frappées de la tête de bélier qui ornaient le village. Heimdallgard. Heimdall Field. Red Rams. C'est parti !
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Message par Boggo le gobbo Sam 21 Déc 2019 - 23:10

Une interview de Titigil Hardi pour Trans Bloodbowl – le magazine de tous les fans de Bloodbowl

La troisième journée de la Conférence Est de la ligue du Mordorbihan vient de s’achever, ce qui veut dire que nous sommes arrivés à la moitié de la saison régulière !  Notre reporter halfling Titigil Hardi a retrouvé le coach Bogghûl Gras-Bide, alias Boggo le gobbo, quelques heures après le match des Fetangol Cockroaches face aux Norsca Faëries. La précédente entrevue à l’orée de la saison, on s’en souvient, avait eu lieu dans le cadre surprenant d’un temple Bouddhik. Ici la rencontre s’est déroulée dans un tripot norse, bien plus conforme aux lieux de déchéance habituellement fréquentés par le technicien gobelin…

Titigil Hardi. Bonsoir Bogghûl, je vous arrache à vos libations quelques instants…

Bogghûl Gras-Bide. Ah tiens, le rev’là lui… Qu’est-ce tu veux ? Tu bois un coup ?

T.H. Eh bien…

BG-B. Tu bois un coup. Là.

T.H. Je…

BG-B. Ben alors ? Allez, fais pas ta mijaurée, pose tes fesses. Pis d’abord, on causera pas tant que t’as pas bu. C’est pas poli. Tu vas voir : c’t hydromel, c’est un nectar ! Un nectar des dieux, je te dis ! Allez ! Glou, et glou, et glou, et glou et glou ! Voilà. Maintenant, on cause !

T.H. Glurps… Je pouvais tenir ma choppe tout seul… Burp ! Alors vous… Vous avez l’air de bien vivre ce match nul face aux norses…

BG-B. Eh… Oh… On peut se détendre aussi hein ? On peut pas être sur la brèche tout le temps, t’es pas d’accord ? Voilà : t’es d’accord. Bon. T’as du feu ? Non ? Qu’est-ce que j’ai foutu de… Ouais. Hmm… Voilà… Pas mal dis-donc, ce barreau… Qu’est-ce qu’on disait ?

T.H. Le match contre les norses…

BG-B. Tu veux un cigare ? Non ? Tu devrais, tu sais pas ce que tu perds… Attends. Je t’ai payé un coup ? Ah ouais ? Bon… Tu veux un autre ? Non ? Ok, si c’est ça l’ambiance… Viens voir, on va aux écuries. Parce que là ils beuglent comme des écolières à la sortie des classes, et je voudrais pas que t’entendes de travers ma jactance : après dans vos torchons on me fait dire des conneries de la taille du melon d’un prince d’Ulthuan… Tavernier ! Oh ! Tavernier ! File-moi la clé des bourrins... Comment ça c’est moi qui l’ai ? Connard… Ah oui, tiens… Bon, c’est parti… Ouah ! Ça tangue un peu là… Oh les gars : vous reprenez un coup, c’est ma tournée ! Suis-moi, toi. Oulah ! Tiens-moi sinon je vais me vautrer…

T.H. Vous avez peut-être trop bu, on peut remettre l’interview à plus tard si vous voulez…

BG-B. Buuuuuuurp ! T’inquiète : mes boyaux c’est de l’acier. Pis justement : on va prendre l’air… Beuh… Beuuuuargh ! Rhaaaaa… La vache : J’avais ça dedans ? Mais c’est quoi ce truc ? Tu m’étonnes qu’il fallait que ça sorte…

T.H. Vous allez bien ? Si vous pouviez juste éviter de vomir sur mes chaussures à l’avenir…  Je vous suis…

BG-B. On y va. C’est parce que, là tu vois : j’ai l’air de nager là. Mais je perds pas le fil. Je t’emmène voir mes bestiaux… Rhôôô… Alors… Clé… Serru… Ah p… Faich… Meeeeerde… Bon. Puisque t’es là, tu peux m’aider avec ça ? J’arrive pas la… J’arrive pas à… J’arrive… dans la… le machin là. Ok, t’as raison : je suis blindé. Prends la clé. Bien joué. T’es un chef. Vas-y entre. Vas-y, vas-y ! Je vais pas te mettre une main au cul…

T.H. Nom d’un sandwich avarié ! Mais qu’est-ce que c’est que cette odeur pestilentielle ?

BG-B. Bouah ! C’est vrai que ça pique sévère ! Ha ! Ha ! Ha ! Ça mon pote, c’est mon ultra secret… remède… anti-cuite ! Parfaitement. Et tu sais c’est… C’est instantané. Enfin presque. Tu prends un truc qui sent très fort, mais très fort, hein, et puis tu l’enfermes pour que ça se concentre. Hé hé hé hé hé ! Tu vois que ça marche : je suis déjà frais comme ta nouille après un pipi sur la banquise !

T.H. Ah oui effectivement, ça dessoûle, je veux bien vous croire ! C’est insupportable ! C’est quoi ?

BG-B. Bah, t’as pas deviné ? Où tu crois que je remise mes deux gros ? C’est mes trolls ! Ils ont bien bossé aujourd’hui, alors je les ai mis au chaud pour la nuit. Tu comprends, ils peuvent quand même pas boire des coups avec nous : ils tiennent pas la marée ces connauds, après ils font n’importe quoi et ça part en vrille. Remarque, les autres ils font n’importe quoi aussi, mais ça fait quand même moins de dégâts…

T.H. C’est un peu triste qu’ils ne participent pas à la fête… Enfin, au moins ils ont toute une écurie pour eux tous seuls.

BG-B. Ouais ! C’est pas la suite Siegfried à l’Imperium d’Altdorf, mais ça va bien pour eux. Tous seuls ? Non : le taulier avait carré ses chevaux dans le box d’à c… Attends deux secondes, je vais voir… Ah meeerde…

T.H. Il y a un problème ?

BG-B. C’est rien. Ils picolent pas mais ils ont eu un petit creux. On peut pas leur en vouloir…

T.H. C’est vrai que vos trolls ont fait un bon match ce soir.

BG-B. Pas mal, ouais. Surtout le gros Dhadûl, là. Regarde-moi ce bestiau : ça, ça pèse deux sorties en seconde période ce soir ! C’est bien mon gros… Attends… Il te reste un boyau de canasson coincé dans la gencive… Là… Shhh. C’est bien.

T.H. On sent que vous aimez vos joueurs...

BG-B. Faut les aimer, mais sans s’attacher. Tiens : on va se carrer là, dans la paille, on sera bien. Dis, t’es pas un… Je veux dire : tu vas pas me tripoter ou ce genre de choses, hein ?

T.H. Euh… Non, non, euh… Soyez tranquille ! Hem… Donc ce résultat de 1-1 vous satisfait ?

BG-B. Je fais pas ma précieuse : on aurait pu gagner ce match, ça s’est pas joué à grand-chose. Mais ce qui m’a plu, c’est la première mi-temps. Ce soir mes gaziers ont réussi à appliquer le plan à la lettre, et les brutasses d’en face ont pas sorti la tête de l’eau. Après, évidemment, ils se sont un peu énervés en seconde. J’ai préféré dire à mes gars de les laisser passer, parce que je savais qu’on aurait des opportunités pour en planter un deuxième. C’est pas passé cette fois, bon… C’est le Blood Bowl.

T.H. C’était quoi le plan ?

BG-B. Je connais bien les norses. Je les ai coachés, comme on sait. C’est des cinglés. Et en termes d’impact, c’est du lourd. Et ceux-là en plus, leur yéti cogne vraiment dur. J’avais un problème avec lui : cet animal risquait de découper mes trolls. J’ai consulté ma banque, et j’ai vu que j’avais de quoi engager un vieux pote…

T.H. …Fungus le Cinglé.

BG-B. Tout juste. On a eu du bol : il était dispo et on avait de quoi le payer. J’ai adoré les tronches du staff d’en face quand ils l’ont vu débarquer ! Bref : non seulement il a fait peur au bestiau d’en face qu’on a quasiment pas vu, mais en plus le Fungus, il a fait un grand match avec deux sorties ! Fungus, c’est un grand. Une star, une vraie, tu peux écrire que je le bise sur les deux fesses…

T.H. Les résultats des autres matchs de cette troisième journée nous sont parvenus : Les Rahz Gwenned, l’autre équipe de votre poule, ont également fait un nul !

BG-B. C’est bon ça ! On reste au contact des rats ! Tu vois mon gars : on va se battre jusqu’au bout. Parce que rien n’est joué.

T.H. Par ailleurs les Graaleurs ont battu les Lépreux Chevaliers !

BG-B. Ah ben tiens mon cousin ! Quand je te dis que rien n’est jamais joué…

T.H. Puisque nous évoquons le match qui opposait vos deux précédents adversaires, quel bilan tirez-vous de cette première partie de saison ? Lors de notre rencontre en pré-saison, vous disiez attendre de voir deux-trois matchs avant de vous prononcer sur le potentiel de votre équipe.

BG-B. Y a eu du bon et du moins bon. En termes de résultats, mais surtout dans la manière.

T.H. C’est-à-dire ?

BG-B. Les bretonniens en journée 1, soyons clairs : ils étaient pas prêts, on les a eus par surprise. Physiquement ils avaient pas digéré leur préparation, et tactiquement ça flottait grave. Ça nous a permis nous de nous rôder gentiment. Mais je suis pas si étonné que ça qu’ils aient fait une perf contre les gros dégueux, parce que quand nous on les a joués, ils ne pouvaient que progresser. Après, ça reste étonnant et je vais regarder leur match.

T.H. Les premiers comptes-rendus parlent d’opportunisme…

BG-B. Mais Blood Bowl C’EST de l’opportunisme : le gars qui passe trop près, bim ! Le coude dans la tempe ! Celui qui s’est gouré de crampons, tu fais quoi ? Ben tu l’obliges à cavaler… Faut être plus malin, c’est tout !

T.H. Votre deuxième match, contre les représentants de Nurgle, avait été…

BG-B. Je te coupe tout de suite, crache-torchon : ce match-là, mes gars l’ont perdu, c’est vrai, je reviens pas là-dessus. Mais ils se sont mis dedans tout seuls. Ce qu’ils m’ont fait dans ce match, c’est inadmissible ! J’étais furieux. Et je peux te dire, que ce qui s’est passé dans ce match c’était rien à côté des séances d’entraînement qui ont suivi ! Les membres orientaux du staff m’ont même surpris par leur raffinement…

T.H. On vous a vu bouillant, pendant et après le match.

BG-B. Mais faut comprendre : prendre un cul en jouant comme des bites, rien de plus normal : tout est dans la phrase. Des matchs pourris, y en aura d’autres. Mais nom d’une chiure de squig constipé : mes gaziers ont passé leur temps à tenter des trucs impossibles, et à les réussir ! Les réussir !!! Seulement après ils se vautrent sur le plus simple ! Ils auraient aligné ne serait-ce que deux actions comme celles qu’ils ont passées, seulement deux ! Et on perdait jamais ce match ! D’ailleurs, en face, ils se sont pas gourés : jusqu’au bout qu’ils nous ont torché le cul, jusqu’au bout ! J’aurais fait pareil à leur place… Je les regardais mauvais mais j’aurais fait pareil.

T.H. Et puis, au niveau de l’effectif, ce match a fait mal avec deux morts, trois si on compte le troll qui a régénéré avant de manger son coéquipier, et quatre avec votre tronçonneur sauvé par l’apothicaire…

BG-B. M’en parle pas ! Une purge, que c’était. L’autre connaud qui prend son casse-croûte… Parce que les pourritures nous cognent pas tant que ça : c’est ça qui m’a fait péter les rouages ! Bref… De toute façon, désormais je crois à la résilience. Je vois les choses avec plus de recul. Grâce à l’enseignement du Bouddhiksme.

T.H. Hum ! Le moins qu’on puisse dire pourtant, c’est que sur le moment vous étiez chafouin… Mais parlons d’autre chose : que pensez-vous de votre effectif ? Avez-vous décelé des vedettes en devenir ?

BG-B. Tu sais, moi, j’ai jamais entravé les vedettes. La vedette, c’est l’équipe. Alors oui : les gratte-papier-cul parlent de Namdûkson, le pogoer, qui a planté nos deux tds. Mais il est rien sans les autres : personne n’est irremplaçable.

T.H. C’est pour ça qu’on vous a vu retenir les soigneurs lorsqu’il s’est fait sécher en deuxième mi-temps, ce soir ?

BG-B. Exactement ! Pas de traitement de faveur. D’ailleurs ce soir il va très bien : il picole avec les autres.

T.H. Votre staff a indiqué qu’il ne serait sans doute pas rétabli pour le prochain match… Ne va-t-il pas vous manquer ?

BG-B. Evidemment qu’il va nous manquer ! Tous mes gaziers sont utiles. Mais aucun n’est indispensable. C’est comme l’autre clown qui s’est dessoudé tout seul face aux nurgleux… Il avait fait le show juste avant en démontant la gueule du porteur adverse, tout seul comme un grand ! Mais il a pas su s’arrêter : il en a trop fait, et sur la fin de l’action il fait une mauvaise chute le blaireau. Le problème, c’est que sa famille ne vient plus aux matchs, et sa famille était très, très nombreuse ! Au point que j’ai un manque à gagner sur les entrées… Je vais voir s’il a pas un cousin qui vaut le coup.

T.H. Comment voyez-vous la suite de la saison ?

BG-B. C’est pas compliqué : trois matchs, trois finales. Y a pas de matchs faciles. Tu vas me dire que les humains sont pas bien…

T.H. Ils ont encore perdu ce soir, avec deux morts de plus…

BG-B. Bordel, ils prennent cher quand même. Mais justement : à un moment ils vont se réveiller, et ça pourrait très bien être contre nous. Après, c’est simple : on va terminer par les deux seules équipes qui n’ont pas encore perdu. L’équipe des gonzesses. Elles ont marché sur les rats, alors qu’ils commençaient à faire peur à tout le monde. Là, faudra limiter la casse. Et pour finir, les cousins orcs. On sait ce que ça vaut : ça cogne, ça cogne, et ça cogne.

T.H. Vous pensez que vous avez vos chances, pour les play-offs ?

BG-B. Nan… Je sais pas… On n’est pas… On franchit pas les montagnes avec un monocycle… Pffff…

T.H. Vous semblez dubitatif…

GB-B. Nan, mais… Bon : ce sera à qui des rats ou de nous fera un faux-pas de plus que l’autre. Eux vont jouer les bretonniens, les nurgleux et les norses : ils vont pas forcément s’amuser non plus ! Et ça me plait bien en fait ! Pour moi, si on ramasse deux victoires, ça passe. Mais c’est loin d’être fait.

T.H. Ce serait un exploit !

BG-B. Ouais… Y aurait pas de plaisir si c’était simple…

T.H. Excusez-moi… Vous ne sentez pas comme une odeur de fumée ?

BG-B. Ouais… ?

T.H. Euh… Vous n’auriez pas fait tomber votre cendre de cigare dans…

BG-B. Dans la paaaaAAAAILLE !!! ON SE CASSE !!! LES GROS : DEHORS !!! DEHORS J’AI DIT !!!

La gazette locale rapporte qu’un incendie a ravagé dans la nuit la moitié du village, laissant des centaines de personnes sans abri. Fort heureusement, notre reporter ainsi que l’ensemble de l’équipe et du staff des Cockroaches étaient parvenus auparavant à embarquer sur un navire.
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Message par "Go the hakes !!" Dim 22 Déc 2019 - 10:11

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Actualités : Fetangol Cockroaches Empty Soir de play-offs : le récit de la demi-finale Fetangol Cockroaches @ Mathrogn Raiders

Message par Boggo le gobbo Sam 20 Juin 2020 - 19:02

Gras-Bide avala une grosse lampée de mauvaise gnôle et grimaça avec un bruit dont on ne soupçonnait pas que sa gorge pût l’émettre naturellement. C’était nécessaire, affirmait-il, pour affûter ses sens et avoir le mojo. Il avait déjà essayé de coacher sans, ou avec du bon, et ça n’avait pas marché. Il s’était donc mis en relation avec un revendeur de la pire production du comté de Khoniak, trop content de lui refourguer ses invendus frelatés.

Le coach gobelin avait un peu le trac, il le savait : le match à venir était l’un des plus importants de sa carrière. Il était en passe de redevenir clui que dans sa jeunesse, on surnommait le « Sorcier gob ». Il remonta le couloir qui menait à l’arène, flattant le flanc d’un troll, pinçant la joue du Doom Diver, caressant la tronçonneuse de son barjot soigneusement cachée sous une cape. Puis les joueurs reçurent l’ordre d’avancer.

Soir de play-offs. Derby de peaux-vertes. Une confrontation comme seul le Bloodbowl peut en offrir. Des tribunes improbables et branlantes, où ont pris place une foule vociférante, grouillante et grossière. Des bêtes, à l’image d’un certain nombre d’acteurs sur le rectangle poussiéreux au milieu. L’impact et l’endurance orc d’un côté, l’opportunisme et les tricks gobelins de l’autre. Mais un point commun : l’absence totale de discipline. Lors de la dernière journée de la saison régulière, les deux formations n’étaient pas parvenues à se départager : cette fois il faudrait un vainqueur…

Jouant à domicile, les orcs étaient soutenus par un public nombreux. Et bizarrement la cohorte des fans des gobelins était moins nombreuse qu’habituellement pour ce qui constituait pourtant, à ce stade de la compétition, le match le plus important de la saison. Des bruits avaient couru sur un massacre dans une auberge, à une journée de marche de l’enceinte des Raiders… Toujours est-il qu’avant le coup d’envoi, les supporters des rouges avaient l’avantage sur leurs petits cousins violets.

Gagnant le toss les Cockroaches choisissent d’attaquer, sans doute afin d’être certains de disposer de toutes leurs forces pour aboutir au touchdown sur le premier drive. Le coup d’envoi donné, la suite ressembla à ce à quoi les observateurs s’attendaient : un chaos indescriptible, désordonné et sans plan de jeu décelable même pour l’œil averti. La faute sans doute, à une défense orc compacte mais incapable de résister aux tentations de massacre offertes ça et là, au prix de sa cohérence. La faute tout autant à une attaque des gobelins versatile, mais incapable de faire de vrais choix et entravée par des trolls inconstants.

A tergiverser, l’offensive des gobelins subit l’étau orc qui se resserrait petit à petit, et la situation devenait critique pour le pauvre porteur de balle qui voyait ses options fondre comme graisse de cochon sur le grill. Oui mais voilà : le gobelin n’est jamais aussi bon, si tant est qu’il puisse être bon, que lorsqu’il a le feu aux fesses. Alors que la waaagh rouge semblait devoir irrémédiablement submerger l’ensemble de l’effectif adverse, on vit s’extraire de la mêlée, comme inaperçu et sur la pointe des pieds, un nabot. Le fuyard, oublié apparemment par ceux qui s’occupaient de démonter ses coéquipiers, prit place dans l’en-but.

Ce que l’on vit alors provoqua comme une sidération. Le petit porteur de balle, sentant son tour arriver, rentra la tête dans les épaules et s’enfonça puis disparut au cœur de la mêlée informe… pour ressortir, on ne sait comment, de l’autre côté ! L’air surpris lui-même du succès de son entreprise, il jeta un coup d’œil derrière lui : deux blitzeurs au moins l’avaient repéré et risquaient de lui faire payer très cher son audace.

Pour cette raison il est impossible de parler de passe à propos de ce qui ressembla davantage à une manière qui se voulait discrète de se débarrasser de la balle : toute l’attitude de son auteur paraissait vouloir indiquer « c’est pas moi j’ai rien fait ! ».Toujours est-il que le ballon fila vers le coéquipier oublié dans l’en-but. On venait de terminer le quart-temps, et les gobelins menaient 1-0. Après maints palabres du coach des Cockroaches, l’arbitre accepta de ne virer du terrain que le tronçonneur : le fanatique resterait, mais l’arbitre empocherait une caution selon l’article 1257 alinéa b du règlement. Personne n’avait lu le règlement jusque-là de toute façon.

Lors de l’engagement suivant, les Raiders ne changèrent pas leur plan de jeu : détruire tout ce qui bougeait en face. Un orc noir sur la LoS souleva un gobelin par le bras, avant de détacher celui-ci de son propriétaire… Partout sur le terrain la furia était telle que les brancardiers décidèrent d’attendre la prochaine interruption de jeu pour sortir la dépouille.
Les nabots harcelaient toutefois le lanceur orc, épaulés par l’un des trolls. Le monstre finit par lui coller une mandale, ce qui eut pour effet de débloquer le jeu : l’orc se redressa, et s’ébroua pendant que ses coéquipiers faisaient le ménage autour de lui. Il se saisit de la gonfle et après avoir pris un peu de champ, envoya une ogive parfaite vers l’un de ses blitzeurs. Après captation, le receveur se retourna pour cavaler avec deux gobelins aux fesses. Préoccupé sans doute par ses poursuivants, il ne vit pas venir de biais une fusée tirée depuis l’autre aile du terrain : le pogoer l’envoya au tapis au bout d’un sprint effréné. C’est à peu près là-dessus que se conclut la mi-temps.

Bogghûl prit quelques minutes, et autant de gorgées infectes, avant de rejoindre ses gaziers dans la fosse aux joueurs. Ce qui lui permit de concocter mentalement un discours qu’ils espérait simple et efficace, suffisamment en tous cas pour leur rappeler les fondamentaux :

« Bon les gars, j’ai pas besoin de vous dire que plus le match va durer, moins vous aurez de chances d’être un de ceux qui pourront le raconter à leurs morveux. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’on veut pas aller aux prolongations. Ça veut dire quoi ? Qu’ils doivent pas marquer. Ça veut dire quoi ? Qu’il faut pas que la balle arrive chez nous. Ça veut dire quoi ? Qu’on les empêche d’aller tout droit. Comment qu’on fait ? On met les deux gros et le cinglé au milieu. Si ça tient au milieu, qu’est-ce qui se passe ? C’est ça : ils vont passer sur un côté, bien… T’es en forme, toi… Et là : paf ! On referme. Je remontre au tableau : et là, paf… on… re…ferme. Tout le monde a compris ? Bon. Ça c’est le plan. Je vous fais pas un plan alternatif sinon j’en perds la moitié et le reste va appliquer un peu des deux c’est-à-dire aucun. Maintenant : attitude. Oh ! On écoute ! Tu boufferas ta morve après. Quoi ? J’entends pas… C’est pas ta… ? Morve ? C’est celle de qui ? Bon… Qu’est-ce que je disais ? Ah oui : attitude. Ils sont énervés en face. Hou ! Là là… Pas contents. Ils vous ont pas choppés comme ils voulaient. Enfin pas tous… Oui, on verra après le match si on peut réclamer son corps. Ou son équipement au moins. Mais à mon avis ils le cuisinent déjà pour le repas de ce soir. Oui ? Naaaan ! On s’occupera de savoir qui va chopper sa veuve après le match ! C’est pas la peine en plus puisque si ça se trouve celui à qui on la refile va crever aussi… Eh ben tiens, voilà une idée qu’elle est bonne : on refilera la gonzesse à celui qui aura le plus énervé les gros d’en face. Oui, sans crever : ça va de soi, non ? »

Le troisième coup d’envoi du match ressembla presque au second : un autre orc saisit la tête d’un autre gobelin entre ses battoirs, et serra jusqu’à explosion du contenu. Ce ne serait pas lui qui obtiendrait la veuve du premier… Les brancardiers ne mouftèrent pas plus que dans le premier cas, malgré les menaces de retenue sur salaire du propriétaire du stade. On ne sait si le boulet agité par le fanatique gobelin agissait de manière magnétique sur ses adversaires, toujours est-il que l’obstination des orcs à vouloir s’en débarrasser leur fit sans doute perdre un peu le fil du jeu. Et le boulet, lui, semblait carrément aimanté par la balle ! Regroupés en cage, les orcs tentèrent bien un contournement avec passage en force sur une aile… Las ! Le boulet les suivait, et entra là-dedans comme dans un jeu de quilles…

Non sans mal, les Cockroaches remirent la main sur la balle. Mais le pogoer s’étant fait salement sécher, les possibilités de contre étaient quasiment nulles : comme souvent dans la dernière partie de la rencontre, les gobelins étaient largement en sous-effectif sur le field. Ils battirent sagement en retraite, dans leur en-but, avant d’entamer la phase piétinement du match. Les orcs, pour ne pas perdre sur tous les tableaux, les imitèrent… L’arbitre, qui aimait le beau jeu, siffla la fin de la rencontre à contrecœur avec la victoire des petits sur les gros.
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Message par "Go the hakes !!" Sam 20 Juin 2020 - 20:20

Incroyable et tellement beau !
Bravo les p'tits gars. Plus qu'une marche pour atteindre le sommet et défier le vainqueur lorientais...quand il y en aura un Very Happy

Encore bravo
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